Au terme d’un improbable scénario signé Justine Mettraux et Julien Villion (surnommés les Jujus), Teamwork aura contribué à maintenir un suspense intact pendant les 12 jours et fait rêver beaucoup de monde sur cette Transat Jacques Vabre. En faussant compagnie aux leaders partis vers le soleil dès le cinquième jour, les Jujus ont chaussé crampons et piolet à l’assaut des éléments pour écrire une histoire qui restera dans les annales. Un café solo et frappé à la fois, qui aurait pu être gagnant avec un peu plus de réussite et se solde par une superbe sixième place à Fort-de-France, acquise dans un dernier coup de force au contournement de la Martinique.

À défaut d’avoir décroché la lune, les Jujus ont gagné s’il le fallait encore, la reconnaissance de leurs pairs, poussé leurs organismes et leur bateau dans leurs retranchements. Et ils peuvent savourer d’avoir fait douter les meilleurs tout en laissant dans leur tableau arrière de nombreux IMOCA plus récents.

Huit IMOCA au tapis

« La route de montagne n’est pas facile, elle nous a donné du fil à retordre, mais ça valait la peine d’être tenté et d’être joué. Lorsqu’on voit les vitesses de bateaux de tête, on serait loin de la Martinique encore à l’heure qu’il est, à batailler dans un peloton un peu derrière et nous n’aurions pas obtenu cette belle sixième place » déclaraient les Jujus, le pied posé sur le ponton d’honneur, marqués, mais heureux d’une course menée avec panache, détermination et talent.

Qui aurait d’ailleurs imaginé un tel scénario au départ du Havre ? Lâchés après huit jours d’attente dans le bassin Paul Vatine pour laisser passer les tempêtes Ciaran et Domingo, les 40 IMOCA partent le couteau entre les dents le 7 novembre. L’entame est rugueuse avec un passage de front brutal la première nuit qui envoie au tapis huit IMOCA… À l’arrivée de Fort-de-France, les vainqueurs Thomas Ruyant et Morgan Lagravière (For People) ainsi que leurs dauphins, avouaient ce matin avoir tous douté en routant Teamwork sur une route annoncée gagnante de 24 heures à son démarrage. En terminant sixième, Teamwork met au moins sept IMOCA plus récents derrière lui au classement. Les Jujus ont confirmé sur leur route mal pavée la solidité de leur bateau, l’excellence de la préparation et leur engagement au plus haut niveau. Une belle façon de terminer cette saison en double avant de penser à 2024, où Justine disposera, après un repos bien mérité, de nouvelles armes pour se battre contre les meilleurs. 

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